Lors du Conseil de ce 8 février, nous avons déposé une motion dénonçant le projet de loi du Gouvernement fédéral sur les visites domiciliaires (cliquer ici pour lire le texte complet de la motion). Pour ce faire, nous nous sommes largement inspirés de la motion qui a été votée à l’unanimité à Liège. Le MR liégeois dont Chrisitine Defraigne, présidente du sénat, a donc approuvé ce texte.

Manifestement le MR aqualien n’a pas eu le même courage politique que son homologue liégeois. La Majorité a essayé à plusieurs reprises d’empêcher ce vote. Le Bourgmestre empêché, Philippe Dodrimont, a d’abord déposé une autre motion qui a été rejetée puisqu’elle n’a pas été rentrée dans les délais.

Après un débat houleux sur la motion et une interruption de séance surréaliste pour resserrer les rangs de sa majorité alors que le vote avait déjà commencé, la motion a été rejetée par 6 voix pour, 1 abstention et 13 voix contre (celles de la Majorité). Pourquoi une telle interruption de séance en plein vote ? Parce que de nombreux membres de la Majorité s’apprêtaient à s’abstenir et que la motion allait être acceptée par les seules voix de l’opposition. Totalement intolérable aux yeux de certains membres de cette Majorité.

Ce faisant, on ne peut que constater que la Majorité aqualienne fait le jeu de la NVA, à l’origine de ce projet de loi inacceptable qui rappelle de bien sinistres périodes de l’histoire du XXème siècle. Comment peut-on tolérer de criminaliser la solidarité dont font preuve certains citoyens à l’égard de ceux qui fuient leur pays parce qu’ils y sont pourchassés, torturés ? Malheureusement, ce sont les obsessions sécuritaires des franges les plus réactionnaires de la NVA, ce parti nationaliste, qui dictent désormais la politique belge.

Le MR, essaie, par la voix de son président de nous faire croire que cette loi n’est que de la nécessaire transposition d’une directive européenne. Mais là encore, il ne s’agit que d’enfumage. En fait, il fait référence à l’article 8 paragraphe 4 de la Directive ’Retour’ qui dit précisément ceci : « Lorsque les États membres utilisent en dernier ressort des mesures coercitives pour procéder à l’éloignement d’un ressortissant d’un pays tiers qui s’oppose à son éloignement, ces mesures sont proportionnées et ne comportent pas d’usage de la force allant au-delà du raisonnable. Ces mesures sont mises en oeuvre comme il est prévu par la législation nationale, confor­mément aux droits fondamentaux et dans le respect et la dignité et de l’intégrité physique du ressortissant concerné d’un pays tiers ». Il n’est donc nullement question de visite domiciliaire, c’est le Gouvernement fédéral (ou plutôt la NVA) qui interprète ainsi les textes européens.

Visiblement, les consignes de l’état-major du MR suite à l’épisode du vote de cette motion à Liège et dans d’autres villes wallonnes ont été très strictes. Il faut faire bloc derrière la politique du Gouvernement fédéral. Et tant pis si certains idéaux de liberté sont oubliés au passage.