Lors du Conseil communal du 8 février 2018, nous avions demandé la clarté sur la décision du Collège qui accordait l’utilisation du terrain situé à côté du centre récréatif de Remouchamps pour y développer des activités ’sport – nature’ (laser game et autres).

Suite à ces demandes insistantes, nous avons bien reçu un extrait du PV du Collège du 30 mars 2017 mais à notre grande surprise, il ne figure pas dans le PV initial de la réunion du Collège du 30 mars 2017. Cette décision a-t-elle été ajoutée par après ? Le PV a-t-il été corrigé après son envoi à l’ensemble des conseillers ? Cette situation est inacceptable et jette une inévitable suspicion sur l’ensemble du dossier.

Pour y voir clair, nous avons donc demandé au Collège de répondre aux questions suivantes :

  • Comment se fait-il qu’un extrait d’un PV de Collège ne corresponde pas à la version qui a été envoyée à l’ensemble des conseillers ?
  • Pourquoi cet extrait de PV de Collège ne comporte pas de référence CDN (Classification Décimale Nationale) permettant son archivage et son classement ?
  • Que compte faire le Collège pour éviter à l’avenir que de tels dysfonctionnements ne se reproduisent ?
  • Pourquoi le Collège a-t-il attribué à ‘Alatag Aywaille Adventure’ une convention d’occupation de ce terrain, pour une durée de 6 mois en 2017 et pour un montant très réduit (50 euros/semaine), sans passer par une procédure d’appel d’offres ?
  • La Commune envisage-t-elle cette année de procéder à un appel d’offres pour renouveler la convention d’occupation du terrain ? Celui-ci est très bien situé et un appel d’offres permettrait à la Commune de choisir entre plusieurs projets sur base de critères de valorisation touristique et culturelle, de protection de la nature et de retombées économiques ?

A toutes ces questions, nous n’avons reçu aucune réponse, tout au plus nous a-t-on promis d’enquêter pour savoir ce qu’il s’est passé.

Que penser du projet d’aménagement de la Place Thiry ?

Nous avons également étudié, avec intérêt, le projet d’aménagement de la Place Thiry. Nous reconnaissons, bien sûr, la nécessité de réaménager le centre d’Aywaille pour améliorer son attractivité et sa convivialité. En ce sens, ce projet nous semble apporter des réponses intéressantes à une série de questions posées par le piètre état actuel de la Place.

Toutefois, le projet tel qu’il existe actuellement ne répond pas à nos attentes et nous ne pourrons pas le soutenir sous cette forme. Les points suivants doivent être pris en compte pour que nous puissions pleinement adhérer à ce projet :

  • En l’absence de comptage réalisé de façon rigoureuse, avant et après modification du plan de circulation, il nous est impossible de savoir si le nouveau plan de circulation améliore réellement la fluidité et la sécurité du trafic dans le centre d’Aywaille. Le Collège reconnaît d’ailleurs la faiblesse des comptages réalisés à ce jour puisque l’article 2 de la proposition de décision présenté par le Collège au Conseil communal de ce 8 mars 2018 demande de « solliciter du SPW-DGO1 qu’une étude soit réalisée quant au sens de circulation à réaliser rues Rivage, Enseignement, Cornesse et Place Thiry ». Nous avions à l’époque de la première présentation du projet déjà demandé que des comptages sérieux soient réalisés.
  • Les aménagements présentés lors des réunions publiques montrent que les éléments minéraux (klinkers et tarmac) seront largement majoritaires dans le projet. Notre souhait est de profiter de ces travaux pour faire la part belle à la végétation via la plantation d’arbres entre certaines places de parkings et d’arbustes indigènes le long des trottoirs notamment. Ces éléments végétaux (à ne pas confondre avec les ‘pots de fleurs’ actuellement projetés qui deviendront rapidement des poubelles ou des cendriers) embelliront naturellement la Place et apporteront des ombres bienvenues au moment les plus chauds de l’été. Ces plantations d’arbres et d’arbustes ne devraient d’ailleurs pas être limitées à la Place Thiry mais devraient aussi être présentes partout ailleurs dans le centre d’Aywaille. Au même titre, les îlots centraux ainsi que les dispositifs ralentisseurs doivent également être plantés.
  • Dans le projet actuel, les ‘zones de convivialité’ prévues entre les terrasses et les trottoirs disparaîtront à la belle saison au profit de l’extension de ces terrasses.. Si nous sommes unanimes sur l’attrait et l’intérêt de ces terrasses pour le secteur HoReCa, nous jugeons inacceptable de supprimer cet espace public, libre à une réelle convivialité ‘gratuite’, au moment où il serait le plus fréquenté. Dès lors, afin de garder à cette zone de convivialité son rôle premier, il faut matérialiser clairement l’emprise maximale à réserver aux terrasses et installer des plantations indigènes adaptées et des bancs publics pour l’agrémenter.
  • Tout le monde s’accorde à dire qu’il faut profiter de ce projet pour favoriser les modes doux dans le centre d’Aywaille. Pourtant, dans le projet actuel, la place réservée au vélo n’est pas indiquée clairement (parking adapté, …). Si, comme cela a été évoqué – mais jamais confirmé formellement – l’ensemble de la zone devient une zone 30, nous sommes d’avis qu’il ne sera pas nécessaire de construire des pistes cyclables en site propre. Cette limitation de la vitesse à 30 km/h sur l’ensemble du projet de centre réaménagé est donc, pour nous, une nécessité absolue.

La Majorité veut-elle museler l’opposition ?

Lors du Conseil communal du 8 février 2018, nous avons introduit une motion contre les visites domiciliaires. Celle-ci a visiblement beaucoup énervé notre Bourgmestre empêché, Philippe Dodrimont, puisqu’il a demandé une interruption de séance en plein vote pour s’assurer que tous les membres de sa majorité votent contre cette motion. L’affaire ne s’arrête pas là puisque, le 28 février, tous les conseillers communaux ont reçu un courrier de son attaché parlementaire nous demandant d’éviter à l’avenir l’introduction de telles motions. Le paragraphe introductif est stupéfiant. On y lit que ‘il n’est pas rare de constater que de plus en plus, les conseils communaux voient leur ordre du jour quelque peu agrémenté de propositions de motions à caractère politique. Si certaines relèvent de compétence locale, toutes ne suivent pas cette ligne de conduite, mais portent sur des sujets fédéraux, régionaux voire internationaux. Le conseil devient alors un lieu de débat idéologique’. On croit rêver, on devrait donc pas parler de politique, ni de choix idéologique au Conseil communal. Faudrait-il limiter les débats à la couleur des clinkers de la future place Thiry ? Soyons sérieux, le Conseil communal est un lieu de débat où s’affronte des visions politiques différentes et c’est très bien ainsi. La démocratie en a besoin. La Majorité semble vouloir l’oublier.