Le vélo du quotidien, pas celui des compétitions et de la gloire !

Le budget de l’année 2017 a été présenté lors du Conseil communal du 21 décembre 2016. On y retrouve l’expression d’une série de choix politiques que nous ne pouvons pas accepter. Ce budget prévoit par exemple de débloquer une enveloppe de 100 000 euros, entièrement à charge des finances communales (sans subside donc) pour équiper un musée du cyclisme qui va être créé dans l’ancien hôtel de la grotte à Remouchamps. Quand on se souvient que la Majorité reconnaît avec une belle unanimité la difficulté de boucler le budget, on ne peut que s’étonner de cette dépense qui ne servira en rien la pratique quotidienne du vélo. Un exemple au hasard de ce qui pourrait améliorer la vie des cyclistes au quotidien? Les garages à vélos devant la Maison communale. Actuellement, ils sont idéaux pour voiler une roue mais certainement pas pour y laisser son vélo le temps de visiter les services communaux…

 

Le football pour seul horizon?

Dans la même veine, on découvre que le football va engloutir 450 000 euros soit 20% du budget extraordinaire. Dans ce montant, 300 000 euros seront empruntés (sans subsides) pour rénover le terrain de football synthétique d’Aywaille, alors même que certains s’inquiètent de la toxicité de ces revêtements. Si nous ne contestons pas l’intérêt de proposer des infrastructures de qualité pour la pratique de ce sport, on ne peut que s’interroger de son poids dans les finances communales. La culture qui dépend aussi de l’échevin des sports est ainsi le parent (très) pauvre de la politique communale. A côté des centaines de milliers d’euros mobilisés par la Commune pour promouvoir le vélo et le football, on note deux minuscules subsides de 1250 euros aux activités culturelles et de 670 euros aux sociétés musicales… Il est vrai que penser rend libre et critique. Heureusement, la dotation pour l’achat de livres des bibliothèques communales n’a pas été raboté.

L’environnement, le parent pauvre de la politique communale

L’environnement est une autre victime de ce budget. La seule action nouvelle proposée par la Majorité en cette matière est l’achat de matériel de propreté pour un montant de 42 000 euros dans le cadre de BEWAPP, dont 17 000 euros seront prélevés sur le fonds de réserve extraordinaire. BEWAPP est une campagne qui vise à améliorer la propreté publique dans les communes. C’est surtout une concession arrachée par les fédérations d’entreprises Fost-Plus, Comeos et Fevia au Ministre wallon Di Antonio pour qu’il renonce à son projet de consigne (de l’ordre de 10 centimes) sur les canettes qui gênait manifestement les entreprises du secteur. Elles ont donc promis au Ministre d’améliorer la propreté publique par d’autres moyens (la campagne BEWAPP). Comme bien souvent, la protection de l’environnement n’est qu’un alibi, il s’agit plutôt d’une campagne de promotion qui sert les intérêts d’entreprises privées et qui sera financée par les deniers publics.

Par ailleurs, les problèmes environnementaux ne se limitent pas à la seule propreté publique. La transition énergétique, la protection des ressources en eau, de la biodiversité sont d’une importance bien plus cruciale pour nous et pour nos enfants. Heureusement, à l’initiative d’Ecolo le 25 août 2015 et du CdH lors de ce dernier Conseil, la commune devrait enfin adhérer à la Convention des Maires qui rassemble de nombreuses municipalités européennes souhaitant agir concrètement pour protéger le climat.

Un budget sans visibilité à long terme

Comme chaque année le fonds de réserve extraordinaire sera alimenté par des ventes de terrains appartenant à la commune. Depuis 2013, nous demandons systématiquement que la Majorité nous informe sur la quantité de terrains qui peuvent encore être vendus pour financer les investissements communaux. A cette question, il n’y a jamais eu de réponse. Soit la Majorité ne connaît pas la réponse et c’est préoccupant, soit elle la connaît mais ne veut pas la donner et c’est encore plus grave. Il faut savoir que des outils informatiques courants sont en mesure de faire ce calcul très simplement. Il suffit de superposer le plan de secteur et la matrice cadastrale qui donne le propriétaire de chaque parcelle de terrain. Même si ce calcul ne permettrait pas de chiffrer précisément les réserves immobilières communales, il donnerait au moins une vision approchée des investissements qui pourront encore être réalisés à l’avenir sans faire appel à des subsides ou à des emprunts.

De notre point de vue, cette information serait essentielle pour piloter à moyen et long terme la politique d’investissement communale.