Le résultat de 2013 est le plus mauvais depuis 1990
C’est ce que l’on peut lire dans le rapport de gestion du compte communal 2013! Il est vrai que la situation financière des communes se dégrade régulièrement. D’une part, elles ont vu ces dernières années leurs revenus diminuer alors que, dans le même temps, elles sont confrontées à des dépenses qui ne cessent de croître (frais de personnel, nouvelles obligations,…). Il s’agit d’une situation alarmante dont se plaignent de nombreuses communes. Il est donc nécessaire d’agir. Il faut d’une part comprimer les dépenses et rechercher de nouvelles sources de financement. A Aywaille, on semble tarder à prendre la juste mesure de ce problème. Le rapport de gestion rapporte aussi que « la commune a vécu au-dessus de ses moyens en 2013« . De fait, la dette communale a continué de croître. Elle dépasse désormais 15 millions d’euros, ce qui représente 1236 euros par habitant. De plus, de nouveaux emprunts seront contractés en 2014 qui provoqueront une hausse de 150 000 de remboursement en capital. La trésorerie communale est, quant à elle, systématiquement négative depuis 2009 ce qui prive la commune de produits financiers et l’oblige à payer des intérêts bancaires supplémentaires. Fort heureusement, les taux d’intérêt sont actuellement historiquement bas mais une hausse future de ces taux pourrait mettre en très grande difficulté les finances communales.
Des caméras de surveillance: un coût élevé pour une efficacité douteuse.
Dans le même temps, la commune continue à investir dans son réseau de caméras de surveillance. Au Conseil communal, la Majorité nous a d’ailleurs expliqué qu’elle compte étendre ce réseau de caméras au-delà du seul centre d’Aywaille. Comme écologistes, nous pensons que ces investissements n’ont pas d’effet significatif sur la sécurité et qu’ils renforcent petit à petit le caractère policier et répressif de notre société. Rien qu’au conseil de ce 4 juin 2014, la Majorité a fait voter pour près de 50 000 euros d’investissements en caméras de surveillance et en matériel qui doit obligatoirement les accompagner (réseau de fibres optiques).
Un poste budgétaire à réduire: l’éclairage public
L’éclairage public représente près de 40 % du total des dépenses énergétiques de la commune (188 000 euros en 2013 pour un total de 490 000 en 2013). Il faut savoir que les gestionnaires de réseau de distribution (Tecteo pour ce qui nous concerne) sont tenus de réaliser régulièrement un audit de la situation des communes en ces matières et de les aider à diminuer leurs factures d’éclairage public. Il existe en effet aujourd’hui des technologies très performantes qui permettent d’économiser jusqu’à 90% par rapport à la situation de départ (technologies LED, éclairage intelligent,…). Le rapport de synthèse sur les audits communaux en matière d’éclairage public est disponible sur le site de la CWaPE. Nous avons donc invité le Collège à prendre sans tarder contact avec Tecteo pour mettre sur pied un plan d’économies d’énergie dans ce poste particulièrement consommateur.
Une occasion manquée de construire du logement social
Nous nous sommes aussi opposés à la vente de l’immeuble situé Avenue de la Libération n°1 (au-dessus du Looping, en face de l’ancienne gendarmerie). Même si cet immeuble est à rénover en profondeur et même si certains opérateurs de logements sociaux ont déjà été approchés sans succès, nous pensons que la Commune aurait dû garder ce bâtiment idéalement situé pour le transformer en logements sociaux. Nous savons qu’il s’agirait-là d’un investissement important mais c’est une question de choix politique. Et si vraiment les coûts de rénovation étaient trop importants, on aurait aussi pu imposer au promoteur qui achètera l’immeuble de réserver quelques appartements à des personnes en difficulté ou à des jeunes sans trop de moyens. Est-il préférable d’installer des caméras de surveillance ou de construire du logement social? Comme écologistes, nous privilégions clairement l’accès au logement pour tous.
L’étonnante attitude de l’échevin en charge du Plan de Cohésion Sociale
En fin de Conseil communal, l’échevin en charge du Logement et du Plan de Cohésion Sociale, a tenu des propos étonnants à l’encontre des différentes associations qui travaillent sur le territoire de la commune pour lutter contre toute forme d’exclusion sociale. Dans son intervention, il doutait de l’efficacité de leur action et allait jusqu’à envisager de reprendre les missions qu’ils assument avec du personnel communal et avec des bénévoles. Quand on connaît l’état des finances communales et l’importance d’une approche professionnelle des problématiques sociales on ne peut que s’étonner de cette sortie de l’échevin. Pour notre part, nous insistons sur la nécessaire collaboration qui doit exister entre la Commune et tous les travailleurs sociaux présents à Aywaille.