En Belgique, se loger dignement devient de plus en plus compliqué pour de nombreuses personnes qu’elles soient isolées ou vivent en famille. Les prix d’achat des terrains, des maisons, des appartements mais aussi les loyers sont devenus en l’espace de quelques années totalement inabordables pour beaucoup. Le graphique ci-dessous montre, par exemple, que le prix moyen des maisons a été multiplié par 3 en l’espace de 15 ans alors que dans le même temps les revenus de la majorité des Belges ont connu une évolution bien moins favorable.

Les politiques ont beaucoup de mal à trouver des réponses adéquates à cette situation qui, il faut le reconnaître, est très complexe. Pourtant une série de décisions ont même tendance à aggraver la situation. Par exemple, des personnes isolées qui bénéficient d’un revenu de remplacement (chômage, CPAS, …) et qui décident de partager un logement sont considérées comme des cohabitants et perdent une grande partie de leur revenu. Comment vivre dignement avec deux revenus d’intégration rabotés à 560 euros par mois quand il faut payer un loyer mensuel de 650 euros et des charges de 150 euros ? Il faudrait de toute urgence adapter les lois pour que de telles formules de cohabitation soient possibles sans risque d’être pénalisé financièrement. Au passage, cela permettrait de créer du lien social.

Et Aywaille dans tout cela ? Les Autorités communales peuvent-elles faire quelque chose de concret ? Bien sûr ! Encore faut-il décider de faire de la politique du logement une priorité. La Commune pourrait par exemple enfin se décider à mettre sur pied un vrai plan stratégique qui définirait comment les zones encore à bâtir doivent être urbanisées. Plutôt que de privilégier partout et sans distinction la création de parcelles à bâtir de plus ou moins 1000 m² (coût : +/- 70 000 euros avant de pouvoir poser la première pierre) on devrait moduler la taille des parcelles en fonction de leur proximité des centres des villages. Un autre exemple, récemment refusé par la Majorité, la Commune pourrait imposer qu’une partie des appartements des nouveaux immeubles soit réservée à du logement social. C’est d’ailleurs, une solution qui est retenue dans de nombreuses autres communes.

Même si la Majorité ne dispose pas de tous les leviers, elle pourrait donc être beaucoup plus active pour faire en sorte qu’Aywaille soit une commune accueillante où il fait bon vivre quel que soit son niveau de revenus ! Mais il s’agit là de vrais choix politiques que la Majorité libérale aux commandes à Aywaille ne semble pas vouloir mettre en œuvre.