Lors du Conseil communal du 19 février, nous avons dû nous prononcer, notamment, sur le Plan Urbain de Mobilité (PUM) de l’Agglomération de Liège. Voici le détail de nos principales interventions.

Oui au PUM, mais sans CHB!

Comme écologistes, nous reconnaissons l’intérêt du PUM. Il s’agit d’un plan stratégique qui a pour ambition de transformer en profondeur la mobilité dans l’arrondissement de Liège.

Le PUM fait la part belle au développement de la mobilité douce (piétons, vélos) et des transports en commun. Le PUM recommande, par exemple, que tout projet de mobilité favorise, par ordre de priorité, les piétons, les vélos, les transports en commun et, en dernier lieu, les voitures individuelles. A Aywaille, on est encore loin du compte. Malgré plusieurs interpellations dans le passé, le vélo du quotidien reste le parent (très) pauvre de la politique communale. Plutôt que de construire des pistes cyclables, on continue à favoriser la voiture, entre autre, en développant une offre croissante de parking . A Remouchamps, en face du Centre récréatif, on se prépare ainsi à construire un parking pour voitures et mobilhomes de près de 90 places.

Si le PUM est un document qui présente de nombreuses qualités, nous ne pouvons qu’y regretter la présence de ‘CHB’. Cette liaison autoroutière a été imaginée dans les années 70, à l’époque du ‘tout à la voiture’. Elle est censée relier la E25 et la E40 entre Beaufays et Cerexhe-Heuseux.  Pour nous, il s’agit là d’un projet anachronique mais aussi démesuré, le budget annoncé s’élevant à 500 millions d’euros. Comme toute nouvelle infrastructure routière, il générera un flux de voitures et de camions supplémentaires et ne résoudra pas les problèmes de congestion que connaît l’agglomération liégeoise. CHB sera donc à l’origine d’une nouvelle augmentation des émissions de gaz à effet de serre liées aux transports. De plus, il provoquera une nouvelle flambée d’urbanisation aux alentours de la liaison et sera à l’origine de la destruction de nombreux sites de haute valeur biologique.

C’est la raison pour laquelle nous nous sommes abstenus lors du vote. Nous avons ainsi voulu marquer notre souhait que soient développés les aspects du PUM liés à la mobilité douce et aux transports en commun. Par contre, nous ne pouvons, en aucun cas, soutenir la réalisation du projet CHB qui n’a aucun sens si l’on prend au sérieux l’urgence climatique et la protection de la biodiversité.

De la suppression du plastique à usage unique

Monsieur Dodrimont a ajouté un point à l’ordre du jour du Conseil concernant la « Suppression de l’usage des plastiques non réutilisables au sein des services communaux et sensibilisation quant au caractère néfaste de cette utilisation sur le territoire de la commune« .

Nous avons évidemment salué cette proposition, qui pourrait enfin permettre d’engager la commune dans une dynamique de développement durable. Si cela se concrétise, évidemment!

Nous avons donc proposé une action concrète de mise en œuvre de cette mesure : elle concerne la problématique de l’utilisation des contenants (verres, gobelets, …) à usage unique régulièrement utilisés lors des multiples manifestations sportives, culturelles ou festives se déroulant sur le territoire communal.

Nous avons demandé au Conseil d’ajouter un article à la proposition de décision de Monsieur Dodrimont pour « interdir l’utilisation de contenants à usage unique lors de toutes ces manifestations et mettre en place, au sein de l’Administration communale, un service de prêt de contenants réutilisables à l’attention des organisateurs d’événements et des associations communales. »

C’est peu dire que notre proposition a reçu un accueil glacial, les uns arguant que cela coûterait trop cher, que c’était trop compliqué, les autres que cela se ferait naturellement, avec le temps… Nous n’avions pourtant pas demandé la lune, et notre amendement était parfaitement en accord avec le texte proposé.

Notre proposition d’amendement au texte n’a donc pas été acceptée.

Nous avons alors demandé que ce projet soit rapidement étudié en commission. Nous vous tiendrons bien entendu au courant de l’évolution de ce projet.

STOP au nourrissage des sangliers!

Par une interpellation, nous avons demandé l’interdiction du nourrissage des sangliers sur le territoire de la commune pendant 2 ans au moins.

La peste porcine africaine installée en Gaume va probablement affecter une grande partie de la Wallonie et des régions voisines.
Une cause essentielle de l’extension de l’épidémie est la grande densité de sangliers favorisée pour partie par des causes naturelles mais aussi par l’incapacité des acteurs de la chasse à les réguler et parfois par leur volonté d’entretenir de fortes populations (laies souvent épargnées, champs de maïs non récoltés adjacents aux forêts pour contourner la loi d’interdiction de nourrissage au maïs, nourrissage).

Le nourrissage des sangliers en forêt est largement pratiqué sur le territoire de notre commune, soi-disant pour les dissuader de se nourrir dans les cultures mais en réalité pour cantonner sur les territoires de chasse de grandes populations d’animaux et assurer ainsi plaisir et rentabilité pour les chasseurs.

Le nourrissage est sans aucun doute un facteur majeur d’extension de l’épidémie. Les sangliers se concentrent aux points de nourrissage avec transmission facile du virus et surtout passent d’un poste de nourrissage à l’autre propageant ainsi le microbe. La communauté scientifique est unanime sur ce point.

Les conséquences économiques, sociales et environnementales sont immenses pour la filière agricole (champs et prairies dévastées, élevage de porcs menacés), la filière bois, le tourisme, la biodiversité…

L’interdiction urgente du nourrissage s’impose de toute évidence. Aucun de nos collègues des autres groupes au Conseil communal n’a soutenu notre demande d’interdire le nourrissage.

Nous regrettons vivement qu’ECOLO soit, au sein du Conseil communal, le seul groupe politique plus sensible aux recommandations des scientifiques qu’aux pressions du puissant lobby des chasseurs.

Photo by Deva Darshan on Unsplash