Le Conseil communal de ce 5 août était consacré à l’analyse de la situation suite aux inondations catastrophiques des 14 et 15 juillet. Le Collège a fait état des différentes actions qui ont été entreprises pendant ces deux journées et au-delà pour secourir, sécuriser, rassurer, reloger,… Le travail est loin d’être fini. La reconstruction prendra des mois, c’est une évidence.

Certains essaient déjà de mettre cet événement sur le dos de la fatalité, des inondations comme celles-là, il n’en arriverait que tous les 200 ans. Ce serait la faute à ‘pas de chance’ ou à une mauvaise gestion des barrages. A les entendre, nous serions tranquilles pour 200 ans. Pourtant, la réalité est tout autre. Le GIEC ne cesse de le répéter, les changements climatiques auront pour conséquence une augmentation de la fréquence et de l’intensité d’événements météorologiques extrêmes (inondations, canicules, sécheresses, …). Il faut malheureusement se préparer à revivre des phénomènes similaires dans le futur.

Une usine à gaz à Raborive ? Un choix déraisonnable

Dans ces conditions, nous avons aussi interrogé le Collège sur ses intentions à propos du projet de transfert de l’usine Kauffman en bord d’Amblève à Raborive. Ce dossier suscite une très vive opposition des riverains et des amoureux de ce site magnifique . Au-delà de cette contestation bien légitime, les événements récents démontrent que ce lieu n’est pas du tout adapté pour accueillir une telle installation. En effet, lors des inondations de la mi-juillet, la zone était complétement sous eau. On n’ose pas imaginer ce qui se serait passé si des bonbonnes de gaz avaient été emportées par le courant et avaient fini leur course quelque part en aval à Comblain, Esneux, Tilff ou Liège. Au contraire, tous les spécialistes sont d’accord sur ce point, il faut rendre à la nature plus de terre non urbanisées dans les fonds de vallées pour créer des zones tampons qui régulent les flots pendant les crues.

De l’art de ne pas prendre ses responsabilités

La réponse du Collège est sidérante. En effet, la réunion qui devait statuer sur le projet a été annulée à cause des inondations (tout un symbole !!). Comme le Collège n’a pas remis son avis dans les délais, celui-ci est réputé favorable. Le Bourgmestre nous a expliqué qu’il attend maintenant l’avis des fonctionnaires technique et délégué (en espérant bien sûr qu’il soit favorable) et annonce déjà qu’il suivra cet avis (on verra bien quelle sera l’attitude du Collège si l’avis est défavorable). En effet, selon lui, on ne peut pas s’y opposer. On aurait toujours fait comme cela et il n’y a pas de raison de changer. Nous leur avons rappelé que les fonctionnaires wallons remettent un avis de nature technique mais qu’il revient au Collège de se prononcer sur l’intérêt politique d’accepter ou pas ces décisions.

Une attitude à géométrie variable

Cette réponse du Collège (qui veut qu’on suive l’avis des fonctionnaires wallons) est d’autant plus interpellante que le Collège va jusqu’à attaquer en justice la carte des aléas d’inondations dressée par la région wallonne parce qu’elle gêne certains projets immobiliers communaux. En clair, la Majorité suit aveuglément l’avis des spécialistes wallons uniquement quand ça l’arrange. Si ce projet vous interpelle, vous pouvez signer la pétition s’y opposant.

 

Photo: Politiciens discutant du changement climatique. Installation de Isaac Cordal