Notre analyse du Plan Stratégique Transversal
Lors du Conseil communal du 20 août, le Plan Stratégique Transversal (PST) de la Majorité a enfin été présenté. Il s’agit d’un document qui présente les objectifs de la Majorité pour les 6 prochaines années et les moyens mis en oeuvre pour y parvenir. Normalement, le PST précise la Déclaration de Politique Générale, c’est en tous cas ce qu’il nous avait été expliqué lors du Conseil du 22 janvier 2019.
La lecture ce document nous laisse toutefois sur notre faim. Nous estimons qu’aucun des grands enjeux environnementaux actuels n’est réellement pris au sérieux par la Majorité. Si, dans le discours ambiant, tout le monde est d’accord pour dire que les enjeux environnementaux sont cruciaux, concrètement, on ne voit toujours rien venir, ou si peu.
A quand une vraie politique de mobilité douce?
A l’exception du Ravel entre Aywaille et Comblain-au-Pont et de certains balisages sportifs, le PST ne dit pas un mot de la mobilité douce ailleurs dans la commune. Pourtant la Majorité avait accepté notre proposition, en avril 2019, ayant pour objectif de combler notre manque criant d’aménagements cyclables sur les voiries communales.
Lors de ses vacances aux Pays-Bas, notre conseiller Yves Marenne a pu constater à quel point les Autorités misent sur le vélo mais aussi les transports en commun pour désengorger les routes. Et ça marche, le contraste est saisissant avec l’état embryonnaire de nos pistes cyclables. La mobilité douce c’est bon pour le climat, pour notre porte-feuilles, pour notre santé mais aussi pour l’attractivité touristique de la Commune.
La gestion forestière doit être repensée !
Le PST oublie également de se pencher sérieusement sur le futur de nos forêts. Pourtant, elles représentent une source de revenus importante pour la Commune. Le PST se contente de dire qu’il faudra « assurer le respect d’un bon équilibre de gestion entre les utilisateurs des forêts communales« .
De notre point de vue, la Majorité néglige l’état de stress important dans lequel se trouve la forêt wallonne et aqualienne, en particulier. Pourtant, le changement climatique se marque dès aujourd’hui, par des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents. Les parasites prolifèrent donc et mettent en péril de nombreuses espèces communes de nos forêts. L’épicéa ravagé par les scolytes en est un bel exemple.
Il est urgent de repenser la gestion de la forêt. Pour la rendre plus résistante au climat de demain, il faudra y favoriser la biodiversité. Il est temps de renoncer aux monocultures qui sont encore, trop souvent, la règle. Il faudra aussi limiter la population de gibier et arrêter leur nourrissage en hiver. De ce point de vue, l’arrivée du loup dans nos régions est une bonne nouvelle. Sa simple présence favorise la régulation naturelle des populations de gibiers.
Quel avenir pour la piscine communale?
Nous nous étonnons aussi que le futur de la piscine ne soit même pas évoqué dans le PST. On sait pourtant qu’elle est vieillissante. Dès aujourd’hui, il faut penser à ce que l’on fera pour la remplacer. Reconstruire une piscine ailleurs? Quel type de piscine? Avec quelle collaboration des communes voisines ? C’est un très gros dossier qui ne s’improvisera pas. Cette réflexion a toute sa place dans un PST.
La protection du ciel nocturne
Le 12 octobre prochain, l’ASCEN (Association pour la Sauvegarde du Ciel et de l’Environnement nocturne) organise la 12ème nuit de l’obscurité pour nous sensibiliser à la détérioration de la qualité du ciel nocturne. On sait que celle-ci est nécessaire pour le développement harmonieux de la vie animale nocturne. De même, ces éclairages intempestifs sont une source de consommation énergétique bien inutile. Enfin, quand les éclairages ne sont pas trop présents, le ciel nocturne est un paysage magnifique que tout le monde peut contempler de chez soi. Qui ne s’est pas émerveillé des ciels somptueux que l’on peut observer en montagne? Moyennant une politique intelligente il est possible d’allier la sécurité de tous et la qualité du ciel de nuit. Un ciel nocturne préservé peut même devenir un argument touristique.
Concrètement, l’ASCEN nous propose d’éteindre les éclairages de monuments, de parcs et de certains bâtiments publics, le 12 octobre, pour nous permettre d’expérimenter la poésie de la nuit noire. Au-delà de cette action ponctuelle, l’ASCEN nous invite à revoir le type d’éclairage public et à éviter, par exemple, les phares qui éclairent une façade de bâtiment en étant pointés vers le ciel. Ne pensez pas que ce soit impossible, la Province de Luxembourg a signé une charte qui vise précisément à améliorer par des actions concrètes cette situation.
Nous avons donc interpellé le Collège communal pour qu’il s’inscrive dans cette démarche. Malheureusement, les conservatismes ont la vie dure. La Majorité n’entend pas s’inscrire dans cette démarche. Les amoureux des constellations devront encore patienter avant qu’on mette fin à ces gaspillages lumineux aussi inutile qu’inesthétique.